Gabrielle

Le nouveau film de Patrice Chéreau met en présence Isabelle Huppert et Pascal Greggory dans une chronique intimiste d’une lenteur étouffante.

 

On ressort de cette projection en recherchant désespéramment un peu d’oxygène. Respectueux du travail du metteur en scène, il est triste de devoir faire pareil constat d’échec. Mais, adaptée d’une nouvelle de Joseph Conrad, l’histoire de cette bourgeoise quittant le foyer conjugal pour y revenir, quelques heures plus tard, humiliée par l’homme qu’elle est supposée aimer, est d’un ennui à périr. Comparés à « Gabrielle », les films de Bergman pourraient passer pour de drolatiques remakes de Blake Edwards ! Rien ne vient sauver ce travail où le gris domine jusqu’à saturation, où Isabelle Huppert est telle qu’on l’a vu jouer mille fois, dans une histoire tellement dénuée d’originalité et d’intérêt, que l’on en vient parfois, malgré le côté définitivement simpliste de l’intrigue, à se demander ce qui se trame.

 

Qu’il s’attaque à une histoire prenante, (« La Reine Margot », « Ceux qui m’aiment prendront le train ») où à un opéra dont la magie de la musique lui permet de réussir des mises en scènes inspirées, et Patrice Chéreau démontre une force créatrice exceptionnelle. Ici, il s’avère visiblement incapable de transcender le texte de Conrad et on chercherait en vain une seule petite raison d’aller voir ce long métrage indigeste.

 

 

Philippe Escalier

 

 

Sortie le 28 septembre 2005 – durée 1h30

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About Sensitif

Journaliste et photographe dans le domaine du spectacle vivant.
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1 Response to Gabrielle

  1. Avatar de Inconnu laurent dit :

    peut être que pour ce genre de film…les acteurs sont la clé d\’une bonne réalisation ou non…?

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