Pascal Amoyel dans « Une leçon de piano avec Chopin »

Théâtre Le Ranelagh

Le dernier spectacle de Pascal Amoyel autour de Chopin atteint au sublime en portant sur la musique un regard d’une incroyable intelligence et d’une magnifique sensibilité. Un très grand moment !

Après ses magnifiques spectacles sur Cziffra, Liszt et Beethoven, l’on pensait avoir atteint des sommets insurpassables. C’était bien mal connaître Pascal Amoyel !

Il n’est rien de plus difficile que de parler des spectacles qui nous ont bouleversé et que l’on porte en nous, longtemps après les avoir vus. Jamais il ne m’avait été donné d’entendre parler de la musique, et en particulier de celle de Chopin, avec autant de de grâce et de finesse. Cette leçon de piano est avant tout une leçon de vie, tant le pianiste y met de vérités et de lui-même. Si tout un chacun sera admiratif de la virtuosité reconnue du pianiste au travers des sept pièces qu’il interprète, ce qui nous touche réside dans l’art que Pascal Amoyel a de décrire, de raconter et d’incarner ce que l’univers musical de Frédéric Chopin recèle de particulier et de mystérieux. Et de le faire de la façon la plus intime qui soit.

Tout d’un coup, le compositeur et le virtuose qui nous le présente ne font plus qu’un. Ce magicien des mots et des notes, qu’il soit à son piano ou debout devant nous, parle à notre intelligence et à notre cœur. Sa façon de nous présenter la 1ère Ballade de Chopin, cette manière de nous faire découvrir les plus profondes vérités de cette pièce musicale, avec un peu de technique mais surtout beaucoup de poésie et de sentiments, est unique. Elle n’oublie pas de retracer les infinies questionnements qui, toujours, accompagnent l’interprétation de l’œuvre. Face à ses talents d’acteur, que la mise en scène minutieuse de Christian Fromont fait éclater, et que les lumières de Philippe Séon mettent si subtilement en évidence, le spectateur est à ce point conquis et ému par le spectacle de Pascal Amoyel qu’il en vient à craindre que ses applaudissements ne parasitent l’intensité du moment qu’il vient de vivre.

Texte et photo : Philippe Escalier

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Journaliste et photographe dans le domaine du spectacle vivant.
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