Arletty, un cœur très occupé

Théâtre des Mathurins

Cette pièce de Jean-Luc Voulfow, créée au festival d’Avignon en 2024, retrace de façon originale la passion qui a uni, durant la guerre, Arletty à un officier allemand.

Dans les années 70, un jeune journaliste interprété par François Nambot (il signe aussi une mise en scène limpide), a rendez-vous pour une interview avec Arletty à laquelle Béatrice Costantini prête ses traits. La rencontre est un peu houleuse, le jeune homme voulant d’entrée aborder le sujet de cette ancienne romance condamnée à la Libération, ce qui rebute l’actrice. Pourtant, en lui présentant certaines de ses lettres écrites trente ans plus tôt, il parvient à l’amadouer avant de l’émouvoir. Ces courriers permettent de restituer le climat passionnel d’une liaison dévorante qui a fait oublier aux deux amants, et leur nationalité, et l’état de leurs deux pays, l’un défait et occupé, l’autre vainqueur et détesté.

Arletty, qui vient de tourner avec Marcel Carné en 1942 et 1943 les deux chefs d’œuvre que sont « Les Visiteurs du soir » et « Les Enfants du paradis », est la plus grande actrice française. En 1941, à 42 ans, elle rencontre Hans Jürgen Soehring, de dix ans son cadet, officier, fils de diplomate, lettré, raffiné. Entre eux, c’est le grand amour. Il va s’exprimer aussi dans de très nombreux échanges épistolaires. C’est sur la base de ces courriers que Jean-Luc Voulfow a construit sa pièce.

Le spectateur d’aujourd’hui ne peut que comprendre le déchirement engendré par cette liaison dangereuse où la force des sentiments s’avère plus forte que tout. Les deux comédiens, si parfaits dans l’incarnation de leur personnage, Béatrice Costantini, une Arletty plus vraie que nature et François Nambot apportant la fraicheur et l’affection d’un jeune homme qui sait observer le passé de son aînée avec bienveillance, nous captivent durant toute l’heure quinze que dure ce spectacle. Et outre la découverte de tout un contexte, nous écoutons un récit qui ne manque pas de surprises avec l’impression troublante de revivre, avec intensité, une grande histoire d’amour inscrite dans notre passé récent.

Philippe Escalier – photos © Fabienne Rappeneau


























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Journaliste et photographe dans le domaine du spectacle vivant.
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