Le Père Goriot

Au Théâtre des Gémeaux Parisiens, trois acteurs et un metteur en scène réussissent le prodige de nous plonger dans l’univers balzacien. Le Père Goriot est une réussite théâtrale qui fera date.

Balzac c’est la vie et c’est passionnant. Pour ceux qui en douteraient, l’intrigue de ce roman, qui débute une incroyable trilogie au cœur de la Comédie Humaine, en est la preuve la plus éclatante.Nous sommes en 1819, dans une modeste pension de famille. Le Père Goriot a travaillé toute sa vie pour accumuler une petite fortune seule capable de marier ses deux filles adorées à un aristocrate et à un banquier. Ces deux unions l’ont laissé ruiné, vivotant au sein de la pension Vauquer où évoluent le jeune Rastignac qui découvre Paris et Vautrin, un génie du crime et de la manipulation, « qualités » qu’il met au service de jeunes gens attirants et qui est l’exact opposé de Jean Valjean, autre grande figure romanesque. Rastignac, ce bel ambitieux, a tout pour le fasciner et l’ancien forçat évadé lui propose de se mettre à son service pour en faire la coqueluche de la haute société parisienne.  

David Goldzahl, dans son adaptation, s’est attaché à retranscrire fidèlement la lettre et l’esprit du « Père Goriot », avec une modernité que Balzac, capable de placer un homosexuel assumé parmi ses héros, n’aurait pas renié. Sa mise en scène redoutablement efficace et stylisée, permet de donner vie à une multitude de personnages et de rendre la pièce vivante et énergique, promenant, sans temps mort aucun, le spectateur d’un caractère à l’autre, d’un lieu à un autre. Quasiment pas de décors, mais trois comédiens qui font merveille et portent ce spectacle à des sommets. Delphine Depardieu, magistrale, incarne avec fougue et justesse les personnages féminins. Jean-Benoît Souilh, magnifique, est à l’unisson avec ses différents rôles, dont celui de Goriot.  Duncan Talhouët a le privilège d’incarner avec finesse le rôle unique (à tous les sens du terme) de Rastignac. Séduit, silencieux, le public, avant de ressortir heureux, assiste à une rocambolesque histoire doublée d’une magistrale leçon de théâtre qui nous a donné une furieuse envie de lire ou de relire Balzac. Rendez-vous au Théâtre des Gémeaux Parisiens pour y assister au plus beau des mariages, celui de la littérature et du théâtre !

Philippe Escalier


























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About Sensitif

Journaliste et photographe dans le domaine du spectacle vivant.
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