Pomme d’Api

Qu’elles fassent partie du grand répertoire où qu’elles se présentent sous une forme plus courtes et plus modestes, les opérettes de Jacques Offenbach sont toutes irrésistibles et délicieuses. Quand elles sont jouées avec la distribution qui s’affiche au Girasole, le plaisir est total.

© Philippe Escalier

Dans « Pomme d’Api », le personnage principal répond au doux nom d’Amilcar Rabastens. Ce célibataire endurci, adepte des amours ancillaires, n’entend pas s’ennuyer et réclame une belle jeune fille en guise de domestique à un bureau de placement. Dans le même temps, il recueille chez lui son jeune et charmant neveu à qui il a demandé de rompre sa relation qui, selon lui, était trop durable. Le pauvre garçon arrive donc totalement désespéré. Or, il se trouve que la jeune domestique n’est autre que…Vous pouvez imaginer la suite.
Comme à son habitude, Offenbach surfe sur les situations les plus absurdes qu’il magnifie par des airs d’une qualité musicale irréprochable tranchant avec les textes loufoques à souhait de Ludovic Halévy, son librettiste attitré. Parmi les tubes de cette œuvre assez courte, l’on retiendra l’inénarrable « Va donc, va donc chercher le grill », permettant d’aborder ainsi, en cette période estivale, le thème majeur, trop souvent oublié…de la côtelette ! Tout est léger, totalement déjanté et d’une drôlerie sans nom. Cerise sur le gâteau, cette production se caractérise par un professionnalisme remarquable. La mise en scène d’Olivier Broda, un petit bijou, est aussi raffinée que stylisée, décuplant les effets comiques de ce scénario fou et mettant en valeur les qualités artistiques des trois comédiens chanteurs vocalement et scéniquement parfaits. Alice Fagard (on ne repousse pas une fiancée avec une voix pareille !), Frank Vincent, magistral comme toujours et Joris Conquet parfait dans tous les aspects comiques de son personnage tout en assurant avec brio sa partie chantée. La pianiste Delphine Dussaux accompagne ce trio infernal non sans démontrer qu’elle peut, elle aussi, jouer la comédie. Tous quatre nous font passer un inoubliable moment d’une gaieté et d’une fraicheur indispensables par les temps qui courent.

Philippe Escalier

Théâtre du Girasole : 24 bis rue Guillaume Puy, 84000 Avignon – tous les soirs à 21 h 15 sauf le lundi

A propos Sensitif

Journaliste, photographe, éditeur du magazine Sensitif : www.sensitif.fr
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