Alexis Driollet

Nombreux sont les spectateurs l’ayant découvert fin 2023 dans « Piège pour un homme seul » qu’il a joué une centaine de fois aux côtés de Michel Fau et de Régis Laspalès à La Michodière. Un théâtre où il avait déjà donné en juillet dernier « Le Vison voyageur » de Ray Cooney, avec Michel Fau, Sébastien Castro, Armelle et Nicole Calfan. Présentation de ce comédien atypique, ancien sportif de haut niveau et amoureux des planches que l’on pourra applaudir à l’Européen à partir du 31 mai 2024 dans « En 12 pieds et 3 coups de boule ».

Peut-on dire que le rugby a été votre première passion ?

Oui, j’ai commencé ma carrière avec Sébastien Chabal à Bourgoin-Jallieu. Durant ces quinze ans de sport intense, j’ai fait plusieurs commotions cérébrales et un jour, le neurologue m’a vivement conseillé d’arrêter. Je me suis reporté sur ma deuxième passion qui est le théâtre. Repartir de zéro était un véritable challenge mais j’ai toujours aimé les relever ! Je suis donc venu à Paris pour suivre les cours Jean-Laurent Cochet. Il m’a fallu au départ gagner en légitimité. J’ai beaucoup bossé en essayant d’être une éponge : je commençais à 31 ans et je me suis servi de la rigueur et de la discipline que j’avais en tant que joueur de rugby professionnel pour bosser comme un fou. Il ne peut pas y avoir de talent sans travail !

Après cette formation, il fallait mettre le pied à l’étrier. Comment les choses se sont-elles passées ?

En 2019, j’ai eu la chance de rencontrer Michel Fau, la première personne d’importance qui m’a fait confiance, grâce à son costumier, un amateur de rugby qui nous a mis en relation au moment où il recherchait un comédien ayant mon profil. Nous nous sommes tout de suite très bien entendus.  Il m’a demandé d’interpréter Bacchus dans « La Belle Hélène ». Le confinement a tout interrompu. Par chance, « Concert de gala pour salle vide » commandé par France Télévisions lui a permis de travailler avec les comédiens chanteurs qui avaient été retenus pour « La Belle Hélène » et dans lequel j’avais le rôle du gestionnaire de l’Opéra-Comique. Michel Fau est venu me voir ensuite sur un projet un peu dingue, basé sur « Terminator 2 », où le décor du film était recréé à l’identique et où je jouais le rôle de Schwarzenegger, avant de me proposer les deux pièces de La Michodière.

Vous avez dit avoir le trac avant de monter sur scène. Comment le gérez-vous ?

Le trac, je l’ai tout le temps mais il s’estompe sur scène. Je ne me sentirais pas bien si je ne l’avais pas avant de jouer. Je le gère comme un moteur qui m’aide à me dépasser et à donner le meilleur. Un peu comme au rugby où il y avait aussi l’adrénaline et le besoin de se poser des défis.

Cap maintenant sur « En 12 pieds et 3 coups de boule » que l’on va voir à l’Européen à partir du 31 mai 2024 ! De quoi s’agit-il ?

J’ai en effet la chance d’être sur le projet monté par Gwen Aduh, metteur en scène des « Faux British », du « Gros diamant du prince Ludwig » et de « Sacré Pan ». C’est l’adaptation d’un show de Ed Gamester, en alexandrins, sur un ton humoristique, autour des Dieux Scandinaves où les moments de conflit se résolvent par des combats de catch. C’est un projet excitant avec lequel on sera à l’affiche jusqu’aux J.O. Spectaculaire et originale, cette tragédie Viking va attirer autant des théâtreux que des amateurs de divertissement, un mélange des genres qui a tout pour me plaire.  

Philippe Escalier – Photos © Bruno Perroud

A propos Sensitif

Journaliste et photographe dans le domaine du spectacle vivant.
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