Orphée et Eurydice

Quand la beauté de la musique de Gluck, dirigée par le merveilleux Thomas Hengelbrock, rencontre la mise en scène chorégraphiée de Pina Bausch dans l’écrin du Palais Garnier, on touche au sublime.

Dans la fosse, l’orchestre, le Balthasar-Neumann-Chor & Ensemble, avec son époustouflante sonorité, d’une précision et d’une douceur inégalée, assure la partie musicale. Sur la scène, le corps de ballet de l’Opéra de Paris se mêle aux deux cantatrices interprétant les rôles titres. La chorégraphe allemande a su faire dialoguer les deux chanteuses et les deux étoiles incarnant les deux protagonistes de l’opéra, comme si ces quatre artistes faisaient partie de la partition originelle. L’interaction magique nous montre à la fois un double, un jumeau mais décrit aussi une présence amie, réconfortante, compatissante. Stéphane Bullion, marmoréen, danse Orphée, en miroir avec la cantatrice Maria Riccarda Wesseling, Marie-Agnés Gillot, est l’incarnation parfaite de la voix de Yun Jung Choi. Un quatuor d’une profonde vérité donnant naissance à une fusion entre le chant et la danse qui n’aura jamais été aussi accomplie, aussi exaltante. Dans une mise en scène très épurée, d’une densité profonde, les couleurs blanc, noir et rouge portent messages et participent à l’harmonie de l’ensemble. Beauté, légèreté, noblesse, tout dans les mouvements du corps de ballet exprime et sublime la musique de Gluck, dans un esthétisme exceptionnel, d’une pureté infinie qui permet de comprendre pourquoi ce ballet est considéré comme l’un des plus aboutis de Pina Pausch. Jamais son cri « Dansez, dansez, sinon nous sommes perdus ! » n’aura été plus vrai. L’émotion qu’elle nous donne à travers cette œuvre (crée en 1975 et entrée au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris en 2005), est si forte qu’elle l’inscrit dans l’éternité !

Texte et photos des saluts : © Philippe Escalier

http://www.operadeparis.fr

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A propos Sensitif

Journaliste, photographe, éditeur du magazine Sensitif : www.sensitif.fr
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