ALEXIS MICHALIK

Par Philippe Escalier pour : http://www.sensitif.fr

Ce comédien a écrit et mis en scène La Mégère à peu près apprivoisée dans laquelle il joue au Vingtième
Théâtre. Avec la jeune Compagnie Los Figaros, il présente une comédie musicale originale et déjantée très
réussie ayant fait un tabac, trois ans durant, à Avignon. Entretien avec un
artiste dont les débuts sont plus que prometteurs.

 

Le festival d’Avignon
est un peu votre berceau ?

Oui, on est vraiment des coutumiers d’Avignon où la
compagnie est quasiment née. On y arrive en 2005 avec notre première production
et depuis, on y retourne tous les ans avec un ou deux spectacles.

Comment
travaillez-vous ?

Cela change à chaque fois. Je reprends le texte original et
je le traduis, j’ai des origines anglo-saxonnes…

… avec ce nom très
polonais !

Certes, mais ma mère est anglaise. J’ai grandi avec les
grandes comédies musicales américaines : Gene Kelly, Fred Astaire… et
aussi les Marx Brothers qui ont une façon de faire de la comédie avec de la
musique et un humour de dessin animé. On n’est pas dans le jeu de mots ou le
calembour (ce qui est très français), mais au contraire dans un comique de
répétition, de gestuelle, de situation. Je suis fan de l’humour américain des
années 30 et je pense que cela se voit dans La
Mégère
.

Pour revenir à votre question, pendant la traduction et la
réadaptation, je me dis que je vais mettre une chanson ici ou là, puis, en
répétition, nous fonctionnons de façon collégiale avec la troupe (nous
travaillons ensemble depuis notre sortie du conservatoire d’arrondissement, il
y a cinq ou six ans). Je chapeaute le tout, mais chacun a son mot à dire.

Puisque vous vous
éloignez – avec bonheur – du texte original, pourquoi ne pas avoir créé votre
propre histoire ?

On a l’avantage de pouvoir mettre en avant le nom de Shakespeare
et pour une très jeune compagnie, c’est un atout important. Le fait que ce ne
soit pas sa pièce la plus connue nous a permis de prendre de grandes libertés
avec le sujet. De plus, je crois assez peu en la création pure. Tout est
relecture de mythes, et puis nous sommes ici sur la thématique du couple qui,
je m’en rends compte de plus en plus, est mon sujet de prédilection.

Combien de temps a
pris la création de ce spectacle ?

Il nous a fallu neuf mois, sans moyens, dans un garage avec
deux draps blancs ! Le temps de faire les chansons et les chorégraphies
avant de les jouer dans la foulée trois ans à Avignon où le spectacle a
beaucoup évolué. La troupe se laisse des fenêtres d’improvisation, et puis nous
sommes tout le temps en train de penser à comment rendre les choses plus
percutantes. Nous avons aussi resserré le spectacle : une heure trente,
c’est parfait !

Vous vous sentez plus
directeur d’acteurs qu’auteur ?

Peut-être ! La direction d’acteurs, c’est génial. Du
coup, en jouant, j’ai la chance d’être présent tous les soirs. Je ne peux pas
être objectif sur le spectacle, mais ce que je peux dire, c’est qu’il est drôle
et l’humour ne vient pas de mon écriture mais du fait que l’on se permet de
chercher ce qui construit le gag. Cette liberté nous a permis, par exemple, de
créer des personnages après-coup. Dans la comédie en France, c’est souvent un
texte qui est écrit, l’auteur donne le sien et c’est fini ! Pour nous, le
texte n’est pas la chose la plus importante, parfois on peut tout chambouler.
Ce qui importe, c’est le travail sur le plateau… et le résultat final !

 

 

A propos Sensitif

Journaliste, photographe, éditeur du magazine Sensitif : www.sensitif.fr
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