Pendant
les spectaculaires images de l’inauguration des Jeux, impossible de ne
pas (aussi) se sentir mal à l’aise devant cette vaste et couteuse
opération de propagande.
Les mots pollueur, colonisateur, dictateur, tueur me viennent à l’esprit.
Impossible de ne pas songer au Tibet martyrisé mais aussi à tous les Chinois maltraités par leur régime.
Quand
on observe les résultats de la France, on se dit que finalement, on
n’aurait pas manqué grand-chose à boycotter. Oh, pardon pour le gros
mot !
L’or Manaudou s’est transformée en plomb. La nageuse git,
et dans quel état, au fond de la piscine ! Entre la bagatelle et la
natation, autrement dit entre nager dans le bonheur ou dans un bassin,
il fallait choisir. C’est le Sieur Lucas qui tient une revanche
chèrement payée par la malheureuse.
Il aura fallu Steeve pour
une première médaille d’or française ! Ne prenant plus trop le métro et
ignorant tout de la lutte, je me suis dit en apprenant la nouvelle :
"Damned, encore un américain !"
Ben non, il s’agit de Steeve Guénot, un Français, médaillé et ma foi, très joli garçon.
Inconnu
au bataillon, sa victoire vient prouver, une fois encore, que la
médiatisation est aussi mortelle pour les sportifs que l’arsenic.
Répondre aux interviews, apparaitre à la télé, gagner plein d’argent ou s’entrainer et gagner, là aussi,
il faut choisir.
Le Dalaï-lama continue sa visite en France.
Sa venue est un honneur pour un pays comme le notre, incapable de
conduire une politique étrangère courageuse et indépendante. Loin du
brouhaha de Pékin, nous admirons, quoique laïc pratiquant, la force
de conviction de cet homme hors du commun. L’intelligence du
bouddhisme, sa capacité à se focaliser sur les choses importantes de la
vie, tranche avec un catholicisme moribond et sclérosé. Avec le Dalaï-lama, nous pensons au Tibet, encore et toujours au Tibet ! Puisse ce pays survivre !
Cher Phlippe,
une politique étrangère ne peut malheureusement pas être courageuse, ni même independante…c\’est le revers du monde moderne, mondialisé, globalisé, interdépendant au point qu\’il n\’est plus envisageable d\’agir seul pour un Etat et construire sa politique internationale.
Des situations encore plus criantes que le Tibet (dont le cas est complexe, et pour lequel on condamne souvent trop rapidement la Chine, et offre tout aussi vite aux Tibétains un droit à l\’autodétermination objectivement contestable), comme la Géorgie, nous prouvent à l\’heure actuelle que les Etats sont prisonniers du jeu de dominos qu\’est devenue la scène internationale.
La souffrance observée et la perception subjective de l\’injuste ne suffisent pas à trancher des situations comme celles du Tibet, de l\’Ossétie, de la Palestine, … Cela n\’empêche certes pas de s\’indigner ; d\’ailleurs l\’indignation est un réflexe sain.
Nous devons simplement croire que le temps et l\’interdépendance des économies, et plus généralement des Nations, aboutiront à plus ou moins long terme à une réalité plus glorieuse, plus stable…Profound is the Pain from which is born Deliverance !
Sylvain