Propos recueillis par Grégory Moreira da Silva pour Sensitif (mai 2008) : http://www.sensitif.fr
Photo France 2 – Jean Pimentel
« Sentez ce parfum de chez Fragonard, une pure merveille à base de fleur
d’oranger ! » Avec Christophe Hondelatte, l’on peut parler de
tout sans complexe, de la dernière fragrance à la mode aux turpitudes liées à la
flamme olympique. Tantôt léger, tantôt sérieux, le journaliste plaît par sa
simplicité et son ouverture d’esprit.
Christophe Hondelatte en trois adjectifs, c’est qui ?
Ah… (après un silence) Eh bien, je dirais simple, sensible et… fatigué.
Vous dites ça juste parce que vous êtes naze aujourd’hui ?
Malheureusement non, c’est
souvent le cas ! Par exemple hier, j’ai commencé comme tous les matins ma
journée à 5 heures pour la matinale de RTL, je me suis reposé de 13 à
14 heures, puis j’ai repris le travail, notamment le visionnage de DVD
pour le boulot, et ce jusqu’à 22 heures. C’est passionnant mais éprouvant.
J’ai hâte d’être en vacances la semaine prochaine !
L’animation d’une émission de divertissement vous plairait-elle a priori ?
Pas véritablement de
divertissement en fait, mais c’est vrai que j’aimerais beaucoup travailler sur
d’autres sujets que la politique ou le social. Je serai incapable d’animer un
show à la Patrick Sébastien et encore moins un « Star Academy ». En
revanche, une soirée à la Drucker, j’adorerais. Les émissions qui ne reposent
que sur de la forme, ce n’est pas mon truc, il me faut aussi du fond.
On est en pleine période de mercato. L’an prochain, vous serez où et
vous ferez quoi ?
Honnêtement, à l’heure actuelle
je n’en sais rien du tout. Pour l’instant rien n’est fixé pour moi. Cette année
le mercato a commencé très tôt et va se terminer sûrement aussi tard que l’an
dernier.
Des offres de la concurrence ?
Bien sûr, comme tous les ans,
j’ai des propositions des chaînes concurrentes. Mais au final, ce sont tout le
temps les mêmes d’une année sur l’autre. Ce n’est pas très innovant. Du coup,
pour l’instant, je reste à France Télévision.
Jean-Marc Morandini faisait des éloges vous concernant dans notre
dernier numéro. Et vous, que pensez-vous de lui ?
Eh bien pour être franc, je suis
un peu embêté car je n’écoute pas Jean-Marc Morandini. À l’heure où il est sur
Europe 1, je suis encore à RTL, je n’ai donc pas le temps d’écouter son
émission et son journal. En revanche, je regarde souvent son blog et je le
trouve très bien fait : les brèves sont bien résumées et très
synthétiques. Cela dit, je n’arrive pas à croire que la télé est une matière à
proprement parler sur laquelle on peut disserter pendant des heures. C’est un
peu les médias qui parlent des médias et je trouve ça un tantinet nombriliste.
Sans Bayonne, que serait Christophe Hondelatte ?
On est toujours de quelque part.
Moi, je suis de Bayonne. Et en effet, je pense que je ne suis pas capable de
vivre sans un point d’ancrage en province. Tout simplement parce que je suis
profondément provincial. En fait, sans Bayonne, je serai sûrement un sale type
du show-biz !
Un sale type du show-biz ? On veut des noms !
Je ne pense à personne en
particulier mais par exemple, vous ne verrez jamais des gens comme David
Pujadas ou Yves Calvi se pavaner dans des soirées parisiennes très futiles.
Vous aimez néanmoins la capitale. Quel est votre endroit préféré à
Paris ?
Je n’ai pas de lieu préféré. Mais
j’aime énormément Paris. Toutefois, mes vrais repères ne sont pas là, ils sont
à Bayonne. Le peu de temps que j’ai quand je suis à Paris, je me balade pas
mal. Je travaille beaucoup quand je suis ici mais si j’avais le temps, j’irai
plus souvent assister à des concerts ou au théâtre, c’est sûr.
Quel est votre avis sur la communauté gay parisienne ?
Finalement, ça fait des années
que je ne suis pas allé dans le Marais… je dirais bien deux ans. À dire vrai,
je n’aime pas trop ce qui est communautaire. Je ne vois pas l’intérêt des
ghettos quels qu’ils soient. Je trouve bizarre d’entendre
parfois : « Tiens, j’ai
ouvert une nouvelle boutique dans le Marais pour les homos. » C’est
comme si les homos étaient une catégorie à part, c’est étrange car ça va de
soi : les gays sont comme les autres !
Si vous aviez pu faire un autre métier, vous auriez choisi
lequel ?
Vaste sujet ! J’ai plein
d’envies différentes mais toutes en rapport avec l’humain et les relations
humaines. J’aurais aimé être enseignant, travailleur social, magistrat ou
policier. Mais aujourd’hui, c’est surtout l’idée d’être avocat qui prédomine.
J’aimerais me faire bouffer la tête par un dossier humain !
Il paraît que vous êtes bon imitateur… Quelles sont vos cibles
préférées ?
J’imite bien Nicolas Sarkozy,
mais attention, je l’imitais bien même avant qu’il soit très connu ! C’est
assez agaçant de voir tous ces imitateurs aujourd’hui qui font du Sarkozy
uniquement en se fondant sur ses gestes. La gestuelle chez Sarkozy n’est pas le
plus important. Ce qu’il faut comprendre chez lui, c’est sa rhétorique ;
sa façon unique de reposer la question et de nommer son intervieweur dans sa
réponse.
Vous qui êtes également un bon chanteur, comptez-vous un jour sortir un
album ?
Non, la chanson, c’est mon
principal loisir, c’est vrai, mais je ne compte pas commercialiser tout ce que
je fais pour mon propre plaisir. Mon répertoire est pourtant assez large
puisque je peux chanter aussi bien du Bruel, du Guichard, du Cocciante ou du
Bécaud. Mais ça, c’est réservé pour mes soirées entre amis… à Bayonne, bien sûr !