Par Philippe Escalier pour http://www.sensitif.fr
Après Un amour à taire, France 2 continue à montrer l’exemple et durant les trois journées du Sidaction lance la première partie de Sa raison d’être, un grand téléfilm témoignage abordant, avec beaucoup d’émotion, les années sida.
Réalisé par Renaud Bertrand, cette saga affiche une belle distribution dans laquelle nous retrouvons, dans un très beau rôle, Clémentine Célarié, absolument superbe. Autour d’elle, outre Valérie Mairesse, Michaël Cohen (un acteur talentueux venu du théâtre) et Nicolas Gob dans le rôle d’un hétéro séropositif. L’acteur de vingt-six ans, qui a déjà obtenu deux prix du jeune espoir et pour Sa raison d’être, un prix d’interprétation masculine au festival de Luchon, nous a fait quelques confidences à l’occasion de sa venue à Paris.
Comment s’est passé ce tournage ?
De la meilleure des façons. Renaud Bertrand est quelqu’un de très humain et nous avons passé deux mois agréables bien que le scénario ait été assez chargé. (Il se passe effectivement beaucoup de choses dans le téléfilm, ndlr.)
Comment expliquez-vous que l’on vous ait fait tourner dans deux grands téléfilms à sensibilité gay ?
Je ne me l’explique pas trop. Dans chacune de ces deux productions, j’ai un rôle qui n’est pas gay. Mais je vais vous dire, j’adore participer à ce genre de films parce que j’aime beaucoup être représentatif de quelque chose. La communauté gay, je la soutiens à cent pour cent, avec d’autant plus de force que je ne suis pas gay. Si je peux aider à représenter, aux yeux du public, cette communauté, cela ne m’ennuie absolument pas, bien au contraire, j’en suis très fier. Ceci dit, je ne me sens pas porteur d’un message, je fais aussi des films parce qu’on me les propose. Et puis, sans vouloir rien enlever à leurs mérites, ces deux téléfilms traitent plus largement de la vie et des sentiments.
Vous n’avez pas envie de jouer des rôles un peu à contre-emploi sur le plan physique ?
Si et d’ailleurs, dans Sa raison d’être, je suis déjà un peu à contre-emploi. J’ai un physique taillé pour jouer dans des films d’action ! Au début de ma carrière, j’étais très imposant, j’ai fait du karaté pendant des années et j’ai raté des rôles parce que j’étais trop musclé. Là, pour tourner, j’ai du perdre quinze kilos. Je pense que ce sont les productions qui n’ont pas assez d’imagination et qui nous cantonnent à certains types de rôles dans lesquels on nous place une fois pour toute ! C’est dommage, car se transformer physiquement n’est pas forcément le plus difficile dans ce métier. Sur ce film, je suis particulièrement heureux que Renaud Bertrand m’ait fait confiance en se disant que j’allais pouvoir incarner le personnage.
L’une de vos caractéristiques est aussi cette double casquette de sportif et d’artiste !
Le sport n’est pas tout ! Je travaille actuellement sur un album. Il est vrai que j’ai beaucoup fait de danse, aujourd’hui beaucoup moins. J’ai commencé par être prof de tennis, avant de devenir acteur. Mais tout cela ne m’apporte pas forcément des rôles en plus !
Que faites-vous quand vous ne tournez pas ?
Je vis avec ma compagne, nous avons une existence assez simple. J’aime bien lire, faire du sport mais pas trop non plus, vous l’avez compris !
Après le tournage, avez-vous les cheveux courts ou longs ? Dans le film, on vous voit avec une drôle de coupe et des cheveux frisés et longs !
Cela ne me gênait pas et mettre cette perruque contribuait à me faire entrer dans mon personnage. Même si ce n’est pas la plus belle coupe du monde, je vous le concède, mais on se coiffait un peu comme ça dans les années 80.
DVD chez Optimale : 23,99 euros
Sortie le 3 avril 2008