Un phénomène ! Chantal Ladesou a donné aux Amazones de Jean-Marie Chevret (jouées neuf cents fois) une telle dimension comique que, pour elle, l’auteur a écrit une suite, Les Amazones, trois ans après, actuellement à l’affiche du théâtre de la Renaissance où la comédienne offre à son public ébahi et heureux un véritable festival.
Vous connaissez Jean-Marie Chevret depuis longtemps ?
On s’est connu aux cours Simon. Il était comme moi élève comédien et déjà très drôle ! Malheureusement, un jour je lui ai demandé de l’argent pour un sandwich et je ne l’ai jamais remboursé. C’est pour cela que depuis, je suis obligée de jouer ses pièces gratuitement !
Pour vous venger, vous arrive-t-il d’improviser dans la pièce ?
Quand la situation le permet et en entraînant mes camarades. Jean-Marie Chevret m’a laissée d’ailleurs une ouverture au début, au moment où, face au public, je résume ce qui s’est passé dans la pièce précédente.
Auparavant, vous aviez fait plusieurs comédies ?
Oui, j’ai joué un Feydeau avec Martin Lamotte, ensuite un one-woman show écrit par Pierre Palmade avec des personnages de femmes que j’adorais, après quoi j’ai joué Ma femme est folle. Je vais certainement retourner au one-woman show, d’ailleurs je suis prête, j’ai mon propre texte, un peu plus personnel car maintenant, j’ai moins envie de me cacher derrière les femmes que je joue.
Quand on vous voit tellement faite pour la comédie, vous avancez un pied et tout le monde rit…
Quand j’avance la main aussi ! (Rires)
… on se dit qu’on ne va jamais vous proposer un rôle tragique !
C’est vrai que les gens ont envie que je les fasse rire et moi, j’adore ça. Mais maintenant, si on me le proposait, j’accepterais volontiers de changer de registre, ce serait aussi une bonne chose pour la comédienne que je suis.
Y a-t-il quelque chose qui vous fasse peur sur scène ?
Non, sur scène rien ne me fait peur ! J’y suis à l’aise, je me sens chez moi, je pourrais descendre dans le public, grimper aux rideaux… Par contre, un peu avant de jouer, là, au moment où je me mets en condition, j’ai souvent un peu peur. Je suis très trackeuse en fait.
Dans l’intimité, quel type de femme êtes-vous ?
Une grande amoureuse ! Mais j’espère que vous n’attendez rien de moi… Mon mari va arriver, il est en train de garer la voiture et puis je suis comme mes deux labradors, très fidèle, autant en amour qu’en amitié, j’ai des amis de trente-cinq ans que je vois toujours. En fait, je suis une bonne camarade. Par moment, je gueule un peu, parce que je suis soupe au lait, mais une fois que les choses sont dites, c’est terminé ! Comme le dit ma fille, je suis cash !
Vous voit-on bientôt à la télé ?
Oui, pas plus tard que le 28 mars dans Le Ciel sur la tête, un téléfilm sur France2 avec Charlotte de Turckheim et Bernard Lecoq. Le DVD sortira dès le lendemain pour ne pas faire languir mes fans ! Je joue une amie de la famille qui tâche d’expliquer que l’homosexualité du fils n’a vraiment rien de bien grave. Là aussi, mon personnage est sympathique et assez tendre.
Après le théâtre, la caméra n’est pas trop réductrice ?
Non, il faut juste faire attention à ne pas sortir du cadre. (Rires, sur scène Chantal Ladesou bouge beaucoup !) Le réalisateur m’avait dit “vas-y, lâche-toi !”. Après m’avoir vu faire, il m’a suggéré “peut-être un peu moins quand même” !
Philippe Escalier
Théâtre de la Renaissance
20, boulevard Saint-Martin 75010 Paris – M° Strasbourg Saint-Denis
Du mardi au samedi à 20 h 30 et à 16 h 30 samedi et dimanche
01 42 08 18 50
J\’ai vu la pièce la semaine dernière
Cette femme est extra, une vrai showwoman!
Jerome