LE SCANDALE DE LA COMEDIE FRANÇAISE

Molière revient, ils sont devenus fous !

La Grande Maison vient de faire entrer au répertoire la dernière pièce de l’auteur autrichien Thomas Bernhard, Place des Héros.

Cette pièce est avant tout d’un ennui à périr. Durant trois interminables heures, elle impose un texte répétitif, monocorde, monolithique, paranoïaque, totalement inintéressant, caricatural à l’extrême.

Place des Héros se veut une pièce dénonçant la compromission des Autrichiens avec les nazis Allemands. L’objectif est louable. Il ne peut que nous toucher.

Pour autant, faut-il prétendre que Vienne aujourd’hui, c’est pire qu’en 1938 ? Que tous les Autrichiens sont nationaux-socialistes ? Un tel discours, grossier et excessif, diffamatoire, ressemble à s’y méprendre, dans la forme, à celui qu’il entend dénoncer. Quelle tristesse !

L’antisémitisme est un problème trop grave, trop présent, pour être traité avec cette folie. 

Il est bien plus facile de se montrer excessif et odieux que de réaliser une  pièce passionnante. Les spectateurs de la Comédie Française, comme les Juifs en 1938,  trouvent leur salut dans la fuite. En effet, et malgré l’absence d’entracte, les gens sortent subrepticement pour aller retrouver, au dehors, un air respirable.

Une telle pièce ne serait jamais montée dans un théâtre non subventionné. A juste titre ! D’où vient cette idée qu’il faut souffrir pour raisonner, s’ennuyer pour faire œuvre utile ? Pourquoi, par exemple, répéter chaque phrase presque systématiquement, pourquoi donner à entendre au moins 50 fois « Monsieur le Professeur disait » durant le premier acte ?

Pourquoi jeter ainsi l’argent public par les fenêtres et se complaire dans l’indigeste totalement mortifère ?

Aujourd’hui, le salut du spectacle vivant est à rechercher dans de petites salles, dans de plus grandes aussi, (je pense à l’Odéon avec la belle pièce d’Ibsen, Hedda Gabler que magnifie Isabelle Huppert), sous certains chapiteaux. Laissons La Comédie Française se complaire dans l’indigeste totalement mortifère.

Par bonheur, l’Art est ailleurs ! 

Philippe Escalier (très énervé !)  

 

A propos Sensitif

Journaliste et photographe dans le domaine du spectacle vivant.
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